Il est temps de prendre la route de Terre-Neuve! Oui… mais c’est un sacré bazar pour se rendre là-bas! Voilà les faits : un ferry part de Blanc Sablon, à l’extrémité de la Côte Nord québécoise, et nous amène directement à Sainte Barbe sur l’île de Terre-Neuve. Voilà le problème : la route de la côte ne va pas jusqu’à Blanc Sablon!! Tu as bien lu, les habitants de ce petit village sont coupé de leur province (ils demandent d’ailleurs d’être rallié à la province de Terre-Neuve et Labrador dont ils sont plus proches, et on peut les comprendre!). Donc pour atteindre Blanc-Sablon, tu dois emprunter la Trans-Labrador Highway et faire quasiment 1000km de plus en passant par Labrador City, Happy Valley – Goose Bay pour rattraper la côte labradorienne! Nous, on aime l’aventure, on s’est dit « une route de 1700km à moitié goudronnée au milieu de nulle part et sans réseau : le rêve », c’est notre côté un peu maso qui ressort parfois ^^ Mais une chose est sûre, on ne regrette absolument pas notre choix!
On a donc quitté Baie Comeau en milieu d’après midi en empruntant la fameuse Route 389 qui mène à Labrador City et que les labradoriens appellent la route de la Liberté (car elle les a relié au reste du pays). Attention les yeux, c’est vraiment beau, montagneux et tant de lacs que tu ne saurais les compter! On s’est arrêté assez rapidement sur un tout petit chemin en bord de route (difficile de trouver plus spacieux malheureusement) qui menait à un lac ou j’ai pu pêcher ma première truite :D. Le lendemain on est parti assez tot et on a passé le barrage Manic 2 qui est assez impressionnant, puis Manic 5 qui est époustouflant! Nous n’avions jamais vu de barrage aussi grand!
A partir de là, donc au 220ème km environ, attention la route n’est plus goudronnée pendant une centaine de km. Parfois elle est en bon état, parfois un peu moins (mais ce n’est rien a côté de ce qui t’attends dans le Labrador, crois nous!). Tes pneus retoucherons l’asphalte au niveau du Relai Gabriel qui pourra t’offrir tout ce dont tu as besoin pour te poser, avec en prime un accès à un lac somptueux ou tu pourras lâcher tes chiens sans crainte (par contre tu risqueras d’être embêté par les différentes sortes d’insectes volants, mais ça aussi ça sera pire dans le Labrador!). Un petit restaurant, un dépanneur et le WIFI!! Bon spot dodo (mais on n’y a pas dormi)!
On a continué jusqu’à l’ancienne ville de Gagnon qui a été rasée il y a quelques dizaines d’années (il ne reste que les trottoirs, c’est assez étrange comme ambiance) et qui t’offre de super spots dodos en bord de rivière! On n’y est pas resté car on voulait avancer encore un peu, mais si tu descends le long de la rivière tu peux laisser tes chiens libres et te faire un petit feu de camp! On a donc continué jusqu’à Fire Lake qui est un secteur minier et on a posé le van sur le parking désaffecté. Autant te dire qu’on aurait dû rester à Gagnon, parce qu’on a eu le bruit des camions qui passaient toute la nuit, et niveau glamour, c’était pas le top, mais ça à fait l’affaire pour une nuit. De Fire Lake jusqu’à la frontière de Terre-Neuve et Labrador, tu repars sur de la route sans bitume. Là encore, parfois c’est en bon état, parfois un peu moins… tu seras content de voir le beau panneau de la province!!

Une fois arrivé à Labrador City, on a trouvé par hasard le parc à chiens, qui est vraiment grand, et dont le parking a été notre spot dodo pour la nuit (collé aux terrains de soft-ball). On a souvent squatté les parkings des parcs à chiens dans les villes parce que c’est assez pratique, tu peux les sortir tard et tôt le matin quand il n’y a personne (tu as moins à surveiller 😉 ) et eux peuvent profiter de leur liberté. Pas glamour non plus c’est sûr, mais tu es un Dogpacker oui ou non?
Si tu veux refaire tes stocks d’eau tu trouveras de quoi au bout de la Humphrey Street (ton eau aura un bon goût de tuyau!), mais on nous a aussi parlé d’une source excellente vers Fermont. Tu peux aller te renseigner à l’Asso des Francophones de la ville, la dame est très gentille! Tu pourras te doucher gratuitement à Wabush au Mike Adam Recreation Complex.

Vu que le mauvais temps nous a suivi depuis le début, on ne s’est pas attardé à Labrador City, mais on regrette de ne pas avoir fait une petite randonnée à Menihek ou Crystal Falls! Si tu peux en faire, dis nous comment c’était 😉 Par contre, n’oublie pas de passer récupérer un téléphone satellite à l’hôtel de Wabush (juste en face de la piscine) . Il nous l’ont laissé gratuitement après avoir pris mon permis québecois et mon numéro de Visa au cas où je ne le ramène pas. Ce que tu dois savoir c’est que tu as 72heures pour le ramener à la ville de ton choix.
On a donc quitté la capitale du Labrador qui ne nous a pas vendu beaucoup de rêve mais qui a eu le mérite de nous laisser nous reposer, et de recharger les batteries (vive les Mcdo). Et on s’est lancé sur la Route 500 qui amène à Happy Valley – Goose Bay dans le centre du Labrador. La première partie est cool, bien goudronnée et t’amène à la ville de Churchill Falls. Cette ville vit autour de la centrale électrique, qui est une des plus grande de l’Amérique du Nord. Et là, halelujah, tu as de quoi brancher ton van, si tu as un van évidement ^^ le parking fournit électricité, tu captes bien et tu peux même prendre une douche chaude dans le vestiaire du sauna! Il y a plein d’espaces verts autour pour marcher avec les chiens, un bon spot!
Ensuite tu arriveras à Happy Valley – Goose Bay, et tu peux aller marcher avec tes loulous au parc de Birch Island (pas la promenade en bois, qui est interdite aux chiens, mais si tu vas jusqu’au parking, tu verras un chemin au bout de l’étendue d’herbe). On est pas allé loin mais c’était un petit sentier boisé sympa. Il y a des toilettes sur le parking et certaines personnes y passaient la nuit, ça serait un bon spot dodo!
Après Goose Bay (en fait, c’est avant si tu ne veux pas t’arrêter dans la ville, mais on te le conseille pour l’essence!), tu dois prendre la Route 510. Elle est goudronnée les 80 premiers km, après, si tu n’as pas un 4×4, prépare toi psychologiquement! Les 200 prochains km vont être éprouvants. La route est absolument affreuse, on a été obligé de rouler entre 20 et 40 km/h tout du long, on n’a pas pu finir avant la nuit, donc on a du dormir sur un des rares accotements que cette maudite route nous offrait, et on a jamais eu autant de moustiques et brulots qu’ici (tu découvriras cette petite bébette bien assez tôt!). Bref, tu seras content de retrouver l’asphalte! Peut-être que quand tu iras, cette portion sera plus courte car il y avait des travaux d’aménagement presque tout le long, on prie pour toi ^^
Tu auras de quoi mettre de l’essence à Port Hope Simspon, et tu verras qu’à partir de là, le décor change radicalement car tu arrives sur la côte, et c’est magnifique! On s’est arrêté dans le petit village de Mary’s Harbour pour se dégourdir les pattes et se renseigner sur les tarifs pour aller visiter Battle Harbour, une île ou le temps s’est arrêté à la fin du 19ème siècle. Bonne nouvelle on peut prendre les chiens pour la traversée en bateau. Mauvaise nouvelle ça coûte 115 dollars par personne! On a bien réfléchi et préféré continuer notre chemin. Et sans regret car la route qui suit est tout simplement splendide! Tu auras le souffle coupé en arrivant à Red Bay, on t’aura prévenu! On a tellement aimé qu’on y est resté pour la nuit, au pied du départ du Tracy Hill Trail avec une vue imprenable sur la baie. On s’est même permis un petit fish’n chips au restaurant typique du village. Entre le village et le trail tu trouveras un dépanneur qui t’offre une douche contre 10 dollars (trop cher pour nous) et de l’électricité.

Le lendemain on a continué la route jusqu’à Blanc Sablon, et c’est tout autant magnifique. Tu vas voir des espaces sauvages plus grands que ce que ton cerveau pourrait imaginer, des champs de pierres et de mousse (déchausse toi et marche, c’est le pied intégral (oui j’assume mon jeu de mot), et va cueillir des chicouté, des airelles ou des camarines) et de jolis petits villages.
La traversée dure environ 1h30 et nous a coûté environ 50 dollars. Elle a pu nous confirmer qu’on est mieux sur la route que sur l’eau, on n’a pas vraiment le pied marin, mais quand on t’aura parlé de Terre-Neuve, tu comprendras qu’on est prêt à affronter les flots pour revoir de tels paysages!

Leave A Reply